Guillaume Bouvier, Directeur du bureau de Lyon, Kea & Partners
20 novembre 2019

Le doute n’est plus permis, demain sera responsable ! La loi PACTE, adoptée en avril dernier, a posé un cadre à la raison d'être et à la mission des entreprises, initiant en France un mouvement en plein essor. Prendre en compte les externalités, faciliter le dialogue social, définir son rôle dans la société… la responsabilité d’entreprise est à l'agenda des dirigeants.
Mais, qu’est-ce que la responsabilité ? Comment la mettre en œuvre au sein de l’entreprise ? Quels sont les nouveaux champs associés ? Les facteurs clés de succès ? Qu’est-ce qu’un leader responsable ? Nous avons mené l'enquête auprès de 200 dirigeants et managers, en partenariat avec les entretiens de Valpré.
PARMI LES GRANDS ENSEIGNEMENTS
L’exercice des responsabilités est encore associé de façon trop importante au pouvoir D’une manière générale, les dirigeants et managers interrogés associent fortement la notion de responsabilité au pouvoir (32%), à la portée de leur action personnelle, au fait d’assumer les conséquences de leurs actes, mais également à l’impératif de construire un collectif fort en considérant l’ensemble des parties-prenantes de l’organisation (28%). A contrario, ils associent moins l’exercice des responsabilités à l’arbitrage entre le temps court et le temps long (20%) et à la bonne gestion des équilibres face aux tensions qui peuvent se créer dans l’entreprise (19%) alors que ce sont des enjeux clés face au rythme et à la complexité croissante des transformations auxquelles ils font face.
Le manager responsable : du dirigeant leader au dirigeant rassembleur Pour les dirigeants interrogés, le manager responsable doit avant tout œuvrer au bien commun (33%) : il privilégie les trajectoires communes aux trajectoires individuelles, fait grandir ses salariés, recherche l’harmonie… Il se doit ensuite d’être exemplaire (31%) : il inspire par ses actes qu’il met en cohérence avec ses valeurs et sait se remettre en question. Enfin, il est à l’écoute et ouvert (18%) et prend en considération le projet de chacun. 6 dirigeants sur 10 estiment mettre en pratique ces qualités de façon régulière, voire systématique, dans le cadre de leurs fonctions, et près de 75% voient déjà leur rôle évoluer sous l'effet de la montée en puissance des enjeux de responsabilité au sein de l’entreprise. Même, 73% déclarent devoir intégrer la dimension responsable dans leurs décisions et projets, bien que peu d'entre eux aient à rendre des comptes en la matière : seuls 26% des PDG et 17% des managers ont des objectifs chiffrés.
L’heure de la transformation responsable a sonné ! Pour 75% des dirigeants interrogés, le chemin est aussi important que la cible ! Si la nécessité de fixer une ambition et une mission responsables pour l’entreprise s’ancre aujourd’hui dans l’agenda des dirigeants, ils expriment aussi leur conviction que les moyens pour y arriver se doivent d’être responsables.
Les collaborateurs, premiers accélérateurs de responsabilité pour l’entreprise Les salariés sont considérés comme le premier levier de transformation responsable pour l’entreprise (67%), devant les dirigeants eux-mêmes (66%), la société civile (54%) et les clients (53%). Loin derrière, l’État n’est considéré comme un levier de changement que pour 20%. Les marchés financiers sont quant à eux considérés comme les principaux freins à la mise en place d’une politique RSE (45%).
Des chefs d’entreprise en recherche du « bien commun » : consulter l'article de La Croix ici